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l’Afrique à cette époque. Féroce et vindicative comme le nègre le plus sauvage, quoiqu’elle eût reçu une éducation chrétienne à Angola, elle avait puisé des impressions opposées auprès de son père, et son naturel la portait à préférer les massacres des Giagues aux préceptes de paix et de charité des chrétiens.

Zingha, ou N-Zingha, comme on le prononce dans la langue abboudi, était fille du roi Zingha-N-Bandi-Angola, huitième roi du Matamba[1]. L’horoscope de cette femme extraordinaire fit croire à l’astrologie et aux présages. Le jour de sa naissance un orage affreux ravagea toutes les terres du Matamba. Les devins du pays, convoqués pour tirer son horoscope, frémirent à la vue des lignes qui annonçaient qu’elle serait un monstre de cruauté. Ils prédirent qu’elle serait un jour l’effroi du royaume, et s’écrièrent :

  1. Elle naquit en 1582. Sa mère, concubine du roi, s’appelait Changuella Caulamba.