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faire ses passions, qui commençaient à devenir ce qu’elles furent depuis, celles de la femme la plus dépravée de l’Afrique. Giaga-Kasa fut pris au piège de fleurs que Zingha dressa sous ses pieds. Les noces se firent. Elle l’épousa… Alors le camp du neveu se confondit avec l’armée de la tante. Zingha, portée, dans une magnifique litière ornée de plumes d’autruches et de pilastres d’or, fit son entrée dans Cabazzo, tenant par la main son neveu, alors âgé de sept ans. L’innocente créature avait été abandonnée aux soins de sa tante, et, pour lui, le Giaga-Kasa la regardait comme une mère.

Arrivée au milieu de la ville, sur la grande place[1], Zingha descend de sa litière, et, prenant son neveu par la main, elle le mène sur le bord du fleuve, et là, tandis que d’une main elle te-

  1. Tous ces détails sont historiques et pris dans les Lettres édifiantes et dans les relations du royaume de Matamba et d’Angola par les PP. Labat et Antoine de Gaëte, les panégyristes de Zingha.