Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/112

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pleurait !… elle !… Zingha !… Oui, sans doute, elle pleurait ! mais alors il faudrait, comme elle le disait à Bianca, des fleuves de sang pour payer une de ses larmes !

Zingha demeura encore une heure dans le sanctuaire de l’ancienne idole, qui bientôt allait reprendre son rang parmi les dieux africains. Elle expliqua tout son plan à Mané. Non seulement il la comprit, mais il avait mérité la mort et elle ne la lui avait pas donnée. Dans cette âme de nègre, où la vengeance s’enracine si profondément que rien ne peut l’en arracher, la reconnaissance aussi tient une place. Il y a des facultés aussi puissantes pour aimer que pour haïr, et Mané fut dévoué à Zingha çomme jamais il ne le lui avait été, surtout espérant la voir revenir à ses dieux primitifs.

Zingha revint à Cabazzo sans avoir été aperçue. N-Golam, inquiet de ne pas voir revenir Gulemba, envoya un second esclave à