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TOLLA.

tions. Leur regard, leur sourire, et jusqu’à leur coquetterie a quelque chose de tranquille, de positif et de convenu, comme le mariage et le ménage. Au milieu de celle foule un peu banale, Tolla surprenait l’admiration par une grâce plus âpre, par des mouvements plus vifs, par je ne sais quel charme bizarre et inusité. Son entrée produisit sur les regardants une impression analogue à celle que vous éprouveriez, si dans un boudoir tout imprégné de poudre à la maréchale quelque brise soudaine apportait les fraîches senteurs d’une forêt. Dès ce moment, tous les sourires parurent fades, excepté le sien, et toutes les beautés robustes au milieu desquelles elle glissait au bras de son père ne furent que que des poupées majestueuses.

Elle avait choisi pour son début une toilette extrêmement simple, qui fut copiée dès le lendemain par toutes les brunes, et qui resta à la mode pendant deux ou trois mois. C’était une robe de tarlatane avec un dessous de taffetas blanc, un camélia blanc au corsage, un large velours ponceau dans les cheveux, et une longue épée d’argent plantée horizontalement dans la natte, suivant la mode des filles de la campagne et des minintes du Transtevère. Cette coiffure rustique inspira au fameux improvisateur Benzio un sonnet qui se terminait ainsi : « D’où viens-tu ? De la cour imposante d’un roi ou (le la modeste chaumière d’un hériter ? Est-ce