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TOLLA.

elle fut charmée de ces petits raisonnements secs et précis ; elle saisit au premier coup d’œil tout ce qu’ils ont d’ingénieux dans leur simplicité, et je ne sais s’il s’est trouvé personne, depuis Pythagore, à qui la table de Pythagore ait fait autant de plaisir.

À la fin de l’année 1831, Tolla, sans avoir songé un seul instant à se couvrir de gloire suivant les intentions de son père, se trouva la première de sa classe et reçut la croix d’or, aux applaudissements de toute la cour. Elle maintint sa supériorité, sans y penser, jusqu’à l’âge de dix-sept ans. Dans l’automne de 1834, un décret du duc de Lucques supprima l’institut royal et rendit les élèves à leurs familles. Tolla parlait assez élégamment le français et l’anglais ; elle avait amassé la petite somme de connaissances qu’un pensionnat peut offrir à une jeune fille ; un excellent maître avait cultivé sa voix et changé en talent ce qui n’était chez elle que l’instinct de la musique ; ses parents la trouvèrent parfaite, et son père glorieux se hâta de la conduire dans le monde.

Elle y fit une entrée triomphale, et Rome se souvient encore de sa présentation chez la marquise Trasimeni. Les mères de famille, intéressées à lui trouver des défauts, avaient armé leurs yeux de la curiosité la plus malveillante. Elle subit sans s’en douter ce formidable examen où tous les juges