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TOLLA.

le soleil avait eu soin de chauffer. La liberté, le mouvement, le grand air et les parfums généreux qui s’exhalent des arbres, tout concourut à fortifier ce jeune corps : Tolla grandit avec les plantes qui l’environnaient, sans effort et sans douleur. Une promenade au jardin l’endormait en quelques minutes ; en s’éveillant, elle souriait à la vie, à ses parents et à son jardin. Le travail des premières dents, si redouté des mères, se fit en elle sans qu’on s’en aperçût, et un beau matin la comtesse, qui la nourrissait, poussa un cri de surprise en se sentant mordue par deux petites perles bien aiguisées.

Tous les ans, au mois d’août, le comte s’embarquait pour Capri, où il possédait un beau vignoble. Tandis qu’il surveillait ses vendanges, la comtesse allait vivre à Lariccia, en bon air, dans une jolie villa où de mémoire d’homme personne n’avait pris les lièvres. Son mari venait bientôt l’y rejoindre. Ils y restaient avec leurs enfants jusqu’aux froids, et ne retournaient jamais à Rome avant d’avoir vu cueillir les olives.

Tolla passa à Lariccia les plus beaux jours de son enfance. Elle y était plus libre qu’à Rome, quoiqu’on l’eût placée sous la haute main du petit Menico, fils d’un fermier de son père. Menico, c’est-à-dire Dominique, avait cinq ans de plus que Tolla et six ans de plus que Toto, mais il n’abusa jamais de l’autorité que lui donnaient son âge et la confiance