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ques mal assises. Le capital se cachait dans un trou lorsqu’il voyait passer un agent de change. Il est vrai de dire que la compagnie des agents, mal recrutée, n’offrait pas des garanties bien sérieuses. Les charges étaient offertes à 50 000 francs, sans preneurs ; dix agents sur vingt avaient été mis dans l’obligation de vendre leur office. À côté du parquet, une coulisse imposante s’était constituée en corps régulier, avec syndic et chambre syndicale. Le public, qui n’entend pas malice aux affaires de bourse, s’était accoutumé à regarder les coulissiers comme d’autres agents de change. Cette confusion n’était pas de nature à flatter les agents, car ils voyaient parmi leurs sosies un certain nombre d’hommes sans aveu, criblés de dettes et surchargés de jugements.

Le bonheur voulut que la chambre syndicale nommée à cette époque prît à cœur les intérêts et la réputation de la place. Quant au syndic, M. Paul Blavet, il était jeune et il avait la rage du bien. Il se jeta sur les coulissiers comme un tigre, et les traîna devant le procureur impérial. Le tribunal les condamna tous, comme un seul homme ; la corporation des agents fut délivrée d’une concurrence parasite et compromettante.

À la dispersion des coulissiers, succéda la conversion des marrons. Le terrible syndic dirigea ses attaques contre les agents non commissionnés qui s’occupaient de l’entremise des effets de commerce. Cette catégorie se composait en général d’hommes sérieux, habitués au travail, raisonnablement fournis d’argent et de clientèle et admis dans les meilleures maisons. On leur donna la chasse, mais poliment, pour les forcer de se mettre en règle. Chacun d’eux se réfugia dans une des charges d’agent qui se