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l’Europe et les lianes les plus puissantes. La vigne sauvage et l’églantier grimpant colorent et parfument le feuillage toujours vert des lièges.

Les prairies sont peuplées de troupeaux innombrables : on n’en trouverait d’aussi beaux que dans l’Amérique ou dans l’Ukraine. Des bandes de chevaux demi-sauvages galopent en liberté dans des enclos immenses ; les vaches et les buffles ruminent en paix l’herbe haute et touffue. Les gardiens de ce bétail, cloués sur la selle de leurs chevaux, le manteau en croupe, le fusil en bandoulière, la lance au poing, vêtus de velours solide et guêtrés jusqu’au genou d’un cuir épais et brillant, galopent autour de leurs élèves. Les jeunes poulains, haut perchés sur leurs pattes grêles, découpent à l’horizon leurs silhouettes fantastiques.

Si les touristes viennent en Italie pour admirer des villes anciennes et magnifiques, des chefs-d’œuvre de peinture et de sculpture, des ruines pittoresques, des cérémonies religieuses d’une magnificence unique, des fêtes populaires dont l’originalité n’est pas encore effacée, des champs d’une fertilité miraculeuse, de belles forêts épaisses et sombres, qui donnent la plus haute idée de la richesse du sol, un peuple fort, bronzé, vêtu de costumes qui font ressortir l’élégance naturelle de son corps, ils satisferont tous leurs désirs sans sortir des États de l’Église.

Les marais pontins valent déjà le voyage.

Les cultures y sont rares, mais gigantesques. Au printemps on voit jusqu’à cent paires de bœufs occupés à labourer le même champ. À la fin de juin, il n’est pas rare de rencontrer une pièce de blé qui dore une lieue de terrain. Les blés sont beaux, les maïs sont si grands