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Les Français s’engagent gratis. On voit des jeunes gens de bonne famille, au sortir du collège, glisser leur diplôme de bachelier dans une giberne de soldat et s’en aller gaillardement où la patrie les envoie. Si on leur offrait soixante francs, à ces engagés volontaires, ils répondraient que c’est trop et trop peu. Mais nous sommes un peuple militaire. Les garçons de notre pays aiment la patrie comme une maîtresse ; ils ne craignent pas de se faire tuer pour ses beaux yeux.

La patrie, pour un Romain bien né, c’est l’Italie. Le pape n’est pas une patrie ; le pape n’est pas l’Italie. Tel qui mettrait bien un pantalon rouge pour la défense de l’Italie, ne veut pas se déguiser en soldat pour la défense du pape. On dit même, dans certains cercles, que le pape et l’Italie ne sont pas les meilleurs amis du monde, et qu’entrer au service de l’un serait rendre un mauvais service à l’autre. C’est une erreur, d’accord. Une absurdité ; je le veux bien. Mais on le croit, dans les États du saint-père, et l’on répond aux officiers de recrutement : je ne vends pas ma patrie pour douze écus !


Il est sérieusement question d’élever à vingt écus la prime d’engagement. Demi-mesure, mauvais moyen. Un homme de cent francs ne vaudra pas beaucoup plus cher qu’un homme de soixante.

Si vous voulez créer une armée, recrutez-la parmi les honnêtes gens. En France, un soldat doit avant tout être un homme de bien. La confiance la plus absolue règne