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de violon de Raphaël, deux Amours découpés dans un tableau du Corrége ; une Hérodiade du Guide, un Christ du Guerchin, une Vierge de Carlo Dolci, une Judith de Gherardo delle Notti et l’Aurore du Guide, déjà nommé, composent le fond du magasin central, dont le trop-plein s’écoule par certaines écluses dans toutes les boutiques de la ville. Mon Américain mordit à cette marchandise ; il se fit une pacotille de trente copies encadrées, tant pour lui que pour ses voisins. La plus chère lui coûta deux cent cinquante francs, avec le cadre.


Il me communiqua ses réflexions en sortant de la manufacture. « Comment pouvez-vous nier, me dit-il, que les Romains soient les premiers artistes du monde ? Ces copies ne sont pas mal faites, vous en convenez : vous reconnaissez dans ceux qui les fabriquent une habileté suffisante, et j’ai vu parmi eux des enfants tout jeunes. Pensez-vous qu’à Paris vos élèves de l’école des Beaux-Arts sauraient livrer une marchandise aussi bien conditionnée à un prix aussi réduit ?

— Non.

— Nos jeunes Américains, qui ne sont pas des sots, travailleraient dix ans avant de mettre dans le commerce des produits de cette qualité ; et leurs prix ne soutiendraient jamais la concurrence. D’où je conclus que les Romains sont mieux organisés que nous pour la peinture.

— Vous avez pleinement raison, et je n’ai jamais dit le contraire. Si la peinture est un métier, les meilleurs