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RISETTE.

ÉVELINA.

Je vous redemanderai un peu de cornichons… Puisque Risette fait la petite bouche…

ANTONIN.

Elle a dit qu’elle n’avait pas faim.

ÉVELINA.

C’est bien possible ; ces enfants de pauvres, ça mange comme des moineaux.

ANTONIN.

Il y a longtemps que vous vivez avec mademoiselle Risette ?

ÉVELINA.

Comme ça ! c’est depuis ma grande maladie. Nous demeurions sur le même carré, rue Mouffetard, sur la lisière du faubourg Saint-Germain. Elle est entrée à mon service en qualité de garde-malade ; et je peux dire que sans elle je ne déjeunerais pas avec vous.

ANTONIN.

La brave fille !

ÉVELINA.

Comme l’apothicaire avait mangé jusqu’à notre dernier sou, nous nous sommes mises ensemble pour économiser sur le loyer ! Je la recueille, quoi !

ANTONIN, à part.

Toi, tu m’agaces !… mais les millions !… (Haut.) Mademoiselle ?

ÉVELINA.

Qu’est-ce qui vous prend ?

ANTONIN.

Demandez-moi plutôt ce qui m’a pris le jour où je vous ai vue pour la première fois. (À part.) Pas trop mal ! (Haut.) Ce jour là je… ou plutôt vous… car c’était vous…

ÉVELINA.

Certainement ! je descendais avec la boîte au lait…

ANTONIN.

Peut-être !… moi je passais sur le trottoir de l’autre côté