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ACTE I, SCÈNE VIII.

ANTONIN, à part.

Elle a bon appétit ! C’est égal, elle ne mangera pas toute sa dot. (Faisant sauter le bouchon de la bouteille.) Une larme de vin !

ÉVELINA.

Pleurez ! jeune homme, pleurez ! Mais attention, je n’aime pas la mousse. Monsieur n’a peut-être pas l’habitude de trinquer ?

ANTONIN.

Mais, pardon ! (Ils trinquent.)

ÉVELINA.

Ah ! j’ai conservé quelques usages du monde. Faut vous dire que, telle que vous me voyez, j’appartiens à une famille de la première catégorie.

ANTONIN.

Mademoiselle, épargnez-moi ces détails ; je vois, je sais, je sens que votre naissance… mais je vous aime pour vous.

ÉVELINA.

Tiens ! vous avez une jolie épingle à votre cravate !… Montrez un peu !

ANTONIN, détachant son épingle.

Bien modeste.

ÉVELINA.

Mais non ! ça fait très-bien pour attacher un châle.

ANTONIN.

Gardez-la, je vous en supplie.

ÉVELINA.

Non ! par exemple ; je ne veux pas vous en priver.

ANTONIN.

Elle est en trop belles mains pour… pour… pour…

ÉVELINA.

Eh bien ! c’est dit ; maintenant il ne me manque plus que le châle.

ANTONIN.

Il ne vous manquera pas longtemps, j’en suis sûr. (À part.) On en a beaucoup pour cinq millions…