chère, c’est lui qui me suivait depuis des siècles, et il nous offre un déjeuner de prince. (Elles ramassent les tessons.)
Et tu as accepté ?
Tiens ! tu n’as peut-être pas faim, toi ?
Si Gigonet savait ça ?…
Gigonet ! ça lui est bien égal que j’aie l’estomac dans les talons.
On parle bas ! je parie qu’on dit du mal de moi !
Ah ! monsieur, nous avons trop de galanterie… (Elle porte les tessons dans le placard.)
Les verres sont dans l’armoire, monsieur ; il y en a un petit et un grand à pied, sans pied. (Il va les chercher.)
Tu n’es guère gentille avec lui…
Et toi tu l’es trop, sans seulement savoir qui il est.
Ma chère, quand un homme paye à déjeuner, il est de bon goût de ne pas lui demander ses papiers.
Tu es ta maîtresse, ma chère ; mais moi, je n’en suis pas, du déjeuner.
Ne t’en va pas ! c’est du dernier mauvais ton !
Tant pis !
Mesdemoiselles, le couvert est mis. Ne faisons pas attendre les côtelettes aux cornichons.