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ACTE I, SCÈNE IV.

ANTONIN, à part.

C’est bien elle.

ÉVELINA.

Que demandez-vous, monsieur ? (à part.) Il a cent fois plus de chic que Gigonet !

ANTONIN.

Mille pardons, madame, je croyais cette chambre libre ; c’est moi qui l’ai louée, et je venais…

ÉVELINA.

Il n’est pas encore midi, monsieur.

ANTONIN.

Et maintenant, madame, je voudrais que midi ne vînt jamais !

ÉVELINA.

Et moi, donc !

ANTONIN, avec transport.

Et vous donc ! Et vous donc ! serais-je assez heureux pour que vous comptassiez les moments que j’ai à passer auprès de vous ?

ÉVELINA, à part.

Il s’exprime cent fois mieux que Gigonet ! (Haut.) Mais monsieur, c’est à peine si j’ai l’honneur de vous connaître…

ANTONIN.

De me connaître ? mais voilà huit jours que je vous suis comme une ombre, huit jours que je vis de votre vie, huit jours que mon cœur est plein de votre image adorée, huit jours que j’éprouve le besoin de tomber à vos pieds et de vous dire… Pardon, mademoiselle, avez-vous déjeuné ?

ÉVELINA.

Pas encore, monsieur.

ANTONIN.

Comme ça se rencontre ! ni moi non plus ! Voulez-vous me permettre de faire monter à déjeuner dans cette chambre.

ÉVELINA.

Mais, monsieur !…