Page:About - Risette, ou les Millions de la Mansarde.djvu/13

Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
ACTE I, SCÈNE II.

RISETTE.

Ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle Risette. Les pleurs ne servent qu’à rendre les yeux rouges, et j’ai la faiblesse de tenir aux miens.

ÉVELINA, s’asseyant entre la table et la fenêtre, travaillant.

Pour ce que tu en fais !

RISETTE, sérieuse.

Qu’entendez-vous par là, ma chère Évelina ?

ÉVELINA.

Rien.

RISETTE.

Soit, mettons que c’était une bêtise.

ÉVELINA.

Je veux dire que si tu étais moins sauvage…

RISETTE.

Moi ! je ris avec les gens tant qu’ils veulent.

ÉVELINA.

C’est-à-dire que nous n’en serions pas où nous en sommes si tu avais écouté M. Gustave !

RISETTE, sérieusement.

Il était trop beau.

ÉVELINA.

Il t’aurait épousée.

RISETTE.

Il était trop riche… Au choix j’aimerais encore mieux ton Jean Gigonet, bien qu’il soit un peu laid, un peu bête, et sergent au 135e de ligne.

ÉVELINA.

Oui, voilà des amoureux qui rapportent gros !… ça n’a pas le sou, et il faut des dots pour les épouser.

RISETTE.

Voilà quatre francs à compte sur la dot de M. Jean Gigonet.

ÉVELINA.

Quatre francs ! cela nous fait la jambe belle !

RISETTE, regardant sa jambe.

Dis donc !… parle pour toi.