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RISETTE.

ne rapporte pas d’argent, je ne sais pas de quoi nous déjeunerons. Quelle heure est-il à ma pendule ? (Elle ouvre la fenêtre.) Neuf heures et demie ! elle devrait être rentrée. (Elle ferme la fenêtre.) Il fait froid aujourd’hui ; il faut que le poêle se soit éteint. (Elle va voir.) Rallumons-le : vite un peu de bois. (Elle ouvre le placard.) Absent pour cause de congé définitif ! Qu’est-ce qu’on pourrait bien brûler ici ? Tiens, il y a encore de la chaise ! (Elle met une chaise en morceaux et s’accroupit devant le poêle : elle reprend l’air du commencement en allumant le feu.)

Tradéri, déra, tradéri, déra,
Cette chaise est bien vieille,
Mais les morceaux, mais les morceaux,
Cette chaise est bien vieille…
Mais les morceaux en sont bien bons.
Tradéri, déra, tradéri, déri, déri.


Scène II.

RISETTE, ÉVELINA. (Elle entre vivement.)
ÉVELINA.

Je te conseille de chanter, la patronne du magasin n’a pas voulu m’avancer un sou ! je rapporte quatre francs, (Elle les jette.)

RISETTE, les ramassant.

C’est toujours ça.

ÉVELINA.

Et nous devons deux termes ! c’est aujourd’hui le huit ; il faut qu’à midi le déménagement soit fait.

RISETTE.

Tu vois, je commence ; voilà une chaise à moitié déménagée.

ÉVELINA.

Tu ris de tout !