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AU SALON DE I«o7. 181

campagne, lambrissée de chêne bien frais. La porte ouverte sur l’escalier ménage un courant d’air in- dispensable. Une robe blanche, un chapeau de paille, une ombrelle d’indienne , un oubquet de fleurs des champs nous font d’un jour d’été la peinture ache- vée. On est tout rafraîchi de voir ce beau citron dont le jus acide va pleuvoir sur le sucré. Mais est-ce que M. Stevens dessine à la plume le contour de ses robes blanches ? Camille Roqueplan le faisait quelquefois : il est vrai qu’il ne finissait pas ses tableaux comme M. Stevens. Il y a des édifices dont les échafaudages sont si ingénieusement construits qu’on aime à les voir inachevés. Deux grands maîtres, Raphaël et Poussin, lorsqu’ils peignent une ville, ont toujours soin d’y laisser quelque palais en construction. Ces vestiges d’ébauche, nous aimons à les retrouver dans Roqueplan et dans son maître Watteau, mais ils ne sont qu’une coquetterie maladroite dans un homme qui, comme M. Stevens, pousse l’art tout près de ses dernières limites.

J’ai dit que M. Alfred Stevens subissait quelque- fois à son insu l’influence de M. Courbet. Vous n’en douterez pas , si vous voyez le tableau qu’il intitule Petite industrie.

Une vieille fennne debout sous une porte cochère entre l’étalage d’un orfèvre et l’escalier d’une grande modiste, offre au public des carnets à treize sous. A ses pieds, sur le pavé humide, repose un enfant en-