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AU SALON DE 1857. iH

tapissier que je recommanderais aux coquettes d’Anvers et de Bruxelles pour disposer le cadre de leur beauté. Je ne le garantirais pas comme peintre de portrait.

La nature morte domine chez lui. Elle y est, je l’avoue, avec toutes les grâces et toutes les séductions qu’elle comporte, mais ce n’est pas la nature vivante. Je me fais fort de vous le prouver sans aller plus loin que cette robe blanche. Partout où le costume a pu poser sur le mannequin, l’imitation de l’étoffe est parfaite ; partout où le mouvement a commandé le pli, l’insuffisance du dessin se fait sentir.

Quel obstacle insurmontable est donc venu s’interposer entre M. Willems et la vie ? Comment se fait-il qu’on arrive à des délicatesses si subtiles dans un certain ordre d’idées, qu’on satisfasse si complètement un seul des besoins de l’esprit, qu’on prépare si bien la besogne, et qu’on s’arrête à moitié chemin ? Expliquez-moi par quel fatalité un joaillier si habile à faire le serti, enchâsse des cailloux du Rhin dans une monture qui appelle le diamant ? Dans ses tableaux, le satin a tous les attraits , toutes les invitations que la chair devrait avoir ; le contenant fait tort au contenu.

Quand Watteau nous représente une commère livrant sa fine taille au berger qui la lutine, et retournant vers lui sa tête souriante, on voit la poitrine