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MADELON.

OÙ NOUS RETROUVONS QUELQUES AMIS.

L’hiver en France n’est absolu que dans les grandes villes. Pour l’habitant de Paris, c’est une saison de quatre mois, sans nuances et pour ainsi dire sans degrés appréciables. Le thermomètre de l’ingénieur Chevalier vous annonce de temps à autre que la température a descendu ou monté mais qu’importe ? Les parapluies, les fiacres, les bals, les chaussures de caoutchouc, les premières représentations, les manchons de fourrure, les soupers à la Maison-d’Or, les plongeons dans la boue, les feux chétifs dans les étroites cheminées, les réceptions officielles et la vente des marrons au coin des rues marchent toujours du même train. Quand vous voudrez savoir si le printemps s’avance, ne regardez ni le ciel ni la terre, mais simplement les affiches. Donne-t-on sept concerts par semaine dans la salle Herz et autant dans la salle Pleyel ? C’est signe que les lilas fleuriront bientôt.

À la campagne, pour l’homme qui sait voir, cet hiver massif et carré se réduit à presque rien. Entre l’automne qui ne veut pas mourir et le printemps qui se hâte de naître, tes mauvais jours de l’année ne forment qu’un tissu effrangé par les deux bouts, une guenille, un hail-