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II

LETTRE DE MADAME JEFFS AU PRINCE D’ARMAGNE.


Château du Krottenweyer, 5 août 1841.

« Mon cher Astolphe,

« Le bonheur n’est pas bavard, c’est pourquoi vous avez pu croire que j’étais morte, quand je suis plus vivante et mieux vivante que jamais. J’ai encore une autre excuse à vous offrir tout mon temps est pris par lui ! Mes minutes lui appartiennent, et il n’est pas homme à en sacrifier une. Non pas qu’il soit jaloux, bonté divine ! Il m’estime trop pour ce’a. Mais je lui suis nécessaire, et vous diriez que tout lui manque lorsqu’il ne me voit pas à ses côtés. Ce matin, il m’a fallu la croix et la bannière pour l’envoyer seul à Strasbourg. C’est la première fois, depuis le 6 mars, que nous aurons été séparés si longtemps.

« Donc les instants sont précieux, et il ne faut pas que je laisse flâner ma plume, car j’ai un million de choses à vous dire et un service à vous demander.

« Je commence par la fin, de peur de l’oublier. Il s’agit de mon espèce de frère, le petit Lenoît, que vous appeliez familièrement le gnome infect. Ces vacances