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92\tl’oncle\tet le neveu. volution s’opérait dans la personne de François. Il pâlissait, il avait froid, ses dents claquaient avec vio¬ lence. M. Auvray se retourna vers lui pour lui de¬ mander ce qu’il éprouvait. « Rien, répondit-il ; elle vient, je l’entends ; c’est la joie,... mais j’en suis accablé. Le bonheur tombe sur moi comme de la neige. L’hiver sera rigoureux pour les amants. Docteur, regardez donc ce que j’ai dans la tète. » M. Morlot courut à lui en criant : « Assez ! ne dé¬ raisonne plus! Je ne veux plus que tu sois fou. On dirait que c’est moi qui t’ai volé ta raison. Je suis honnête. Docteur, voyez mes mains, fouillez dans mes poches ; envoyez chez moi, rue de Char on ne, au faubourg Saint-Antoine, ouvrez tous les tiroirs; vous verrez que je n’ai rien à personne! » Le docteur était fort embarrassé entre ses deux malades, lorsqu’une porte s’ouvrit, et Claire vint an¬ noncer à son père que le déjeuner était sur la table. François se leva comme par ressort ; mais sa vo¬ lonté seule courut au-devant de Mlle Auvray. Son corps retomba lourdement sur le fauteuil. A peine s’il put balbutier quelques mots. « Claire ! c’est moi. Je vous aime. Voulez-vous?... » Il passa la main sur son front. Sa face pâle se co¬ lora d’un rouge vif. Ses tempes battaient avec force ; il sentait au-dessus des sourcils une compression vio¬ lente. Claire, aussi morte que vive, s'empara de scs