82\tl’oncle\tet\tle neveu. médiocrité, et disait avec une morgue plébéienne : « Au moins, e suis sûr de n’avoir rien à per¬ sonne ! »\t' L’homme est un étrange animal : je ne suis pas le premier qui l'ait dit. Cet excellent M. Morlot, dont l’honnêteté méticuleuse amusait tout le faubourg, sentit au fond du cœur comme un chatouillement agréable lorsqu’on vint lui annoncer la maladie de son neveu. Il entendit une petite voix insinuante qui lui disait tout bas : « Si François est fou, tu deviens son tuteur. ** La probité se hâta de répondre : « Nous n’en serons pas plus riches. —Comment ! reprit la voix ; fe mais la pension d'un aliéné n’a jamais coûté trente mille francs par an. D’ailleurs, nous prendrons de la peine ; nous négligerons nos affaires ; nous méritons une compensation ; nous ne faisons tort û personne. — Mais, répliqua le désintéressement, on se doit gratis à sa famille. — Vraiment ! murmurait la voix. Alors pourquoi notre famille n’a-t-elle jamais rien ait pour nous ? Nous avons eu des moments de gêne, des échéances difficiles : ni le neveu François, ni feu son père, n’ont jamais songé à nous. — Bah ! s’écria ■ e la bonté d’àme , cela ne sera rien ; c’est une fausse alerte ; François guérira en deux jours. *— Peut-être aussi, poursuivit la voix obstinée, la maladie tuera son malade, et nous hériterons, sans faire tort à per¬ sonne. Nous avons travaillé trente ans pour le sou¬ verain qui règne à Potsdam ; qui sait si un coup de
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