Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée

80 l’oncle et le neveu. était déjà occupé par une famille anglaise. Un si rude coup, tombant à l’improviste sur une téte si faible, i égara sa raison. 11 sortit comme un fou, et se mit à chercher Claire dans tous les endroits où il avait l’habitude de la conduire. 11 rentra chez lui avec une violente migraine, qu’il soigna Dieu sait comment! Il se fit saigner, il prit des bains d’eau bouillante, il s’appliqua des sinapismes féroces ; il vengeait sur son corps les souffrances de son âme. Lorsqu’il se crut guéri, il repartit pour la France, bien décidé à de¬ mander la main de Claire avant même de changer d’habit. Il court à Paris, il saute hors du waggon, il oublie ses bagages, il monte dans un íiacre, et cric au cocher : « Chez Elle, et au galop ! — Où cela, monsieur? — Chez monsieur..., rue.... Je ne sais plus! » 11 avait oublié le nom et l’adresse de celle qu’il aimait, a Allons chez moi, pensa-t-il; je retrouve¬ rai... » Il tendit sa carte au cocher, qui le conduisit chez lui. Son concierge était un vieillard sans enfants appelé Emmanuel. En arrivant devant lui, François le salua profondément et lui dit :

  • Monsieur, vous avez une fille, Mlle Claire Em¬

manuel. Je voulais vous écrire pour vous demander sa main, mais j’ai pensé qu’il serait plus convenable de faire cette démarche en personne. »