LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. 57 /avait manqué de rien, et si M. Stock n'avait pas eu c dettes; mais, en dépit des embarras de toute sorte tde l’importunité des créanciers, on s’aimait. Léonce t Dorothée se serraient l'un contre l'autre comme ■\ts deux enfants suprispar l’orage. Ils étaient aussi heu- eux qu'on peut l’ètre sur une barque qui fait eau de toutes parts. Je les voyais régulièrement à toutes mes sorties, et chaque visite me les montrait meilleurs et e les rendait plus chers. Un jeudi, vers une heure et demie, je partais de école pour aller chez eux, lorsque je rencontrai au milieu de la rue d’Ulm un petit homme en veste de velours. C’était une vieille connaissance que j’avais bien négligée depuis le mariage de Mathieu. «Bonjour, Petit-Gris, lui dis-je. Remettez votre casquette. Est-ce que vous veniez me voir ? — Oui, monsieur, et je suis bien aise de vous avoir encontre pour vous demander conseil. — Il n’est rien arrivé chez vous ? Votre femme a bien? Vous travaillez toujours pour la ville de Paris ?\t. — Toujours, monsieur, et j’ose dire que ma femme et moi nous avons un coup de balai qui vous fait honneur. On ne vous reprochera pas de nous avoir placés. Ce n est pas moi, Fetít-Gris ; c’est un jeune homme de mes amis, à qui je voudrais bien pouvoir rendre le même service.
Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/63
Cette page n’a pas encore été corrigée