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5t> LES JUMEAUX DE L HÔTEL CORNEILLE. — Et de quoi vivront-ils, les malheureux ? — Je vois avec plaisir que tu les plains. Mais je te d rai à mon tour : « Que vas-tu faire? Je rte sais plus quel parti te conseiller, et je suis au bout de mon ri chapelet. — Je vais demander une place. On croit que je n’en ai pas besoin , on me la donnera. » ï. sollicita longtemps, et perdit plus d’un mois en démarches inutiles. Au plus fort de ses ennuis, il ap¬ prit qu’Aimée était mère d’un gros garçon, a Tu seras son parrain, écrivait Mathieu, et la jolie tante Doro¬ thée ne refusera pas d’être marraine. Nous vous at¬ tendons ; votre lit est fait ; hâte-toi de faire atteler le carrosse. » ,\t. Léonce n’avait pas encore raconté sa mésaventure à ses parents. A quoi bon jeter une mauvaise nou¬ velle au travers de 'eur bonheur ? Le pauvre garçon fut plus courageux que je ne l’aurais espéré. Tandis qu’il vendait ses tableaux pour vivre, il était tendre et empressé auprès de sa femme, ha gêne présente, l’incertitude de l’avenir, et le regret d’avoir mal spé¬ culé , n’altérèrent pas longtemps sa bonne humeur naturelle : au moins eut-il le bon goût de cacher son i- chagrin. [1 est uste de dire que Dorothée le conso¬ lait de son mieux. Si elle pleurait quelquefois, c’était à la dérobée. Elle rendit aux marchands une partie de sa corbeille de mariage. Je crois bien que la lune de miel eût été plus brillante si le jeune ménage