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if ]í] il ■. tjj 11 á t 1 1 i’ ! 1 1 í j, L* J 38 LES JUMEAUX DE L HOTEL CORNEILLE. des forts, et c'est double plaisir de faire courber une tête orgueilleuse. Sa superbe était trop affectée pour passer inaperçue : elle lui attira des querelles. Il se battit trois fois et corrigea ses adversaires galam¬ ment , du bout de l’épée : Je plus malade des trois fut quinze jours au lit. Le monde sut gré à Léonce de sa modération comme de sa bravoure, et l’on reconnut en lui un beau joueur qui prodiguait sa vie en ména¬ geant celle des autres. C'était, au reste, le seul jeu qu’il se permît. Quand la lettre de Mme de Mortsauf ne l’aurait pas prémuni 1\tir contre les cartes, il s’en serait défendu de lui-même, dans l’intérêt de sa réputation et de ses finances. Il jetait l’argent à pleines mains, mais à bon escient. Il ne refusait ni un billet de concert, ni un billet de lo- ■\tr\t* il\t* terie ; nul citoyen des salons de Paris ne payait plus largement ses contributions. Il savait, à l’occasion, vider son porte-monnaie dans la bourse d’une quê¬ teuse ou s’inscrire pour vingt louis sur le carnet d’une dame de charité, Il dépensait beaucoup pour la montre et fort peu pour le plaisir, comptant pour inutile tout déboursé fait sans témoins. C’est en cela surtout qu’il se distinguait de ses modèles, les Rubempré et les de Marsay, hommes de joie et grands yiveurs. Il ne fai¬ sait pas de dettes, il n’avait pas de maîtresses ; il évitait tout ce qui pouvait l’arrêter dans sa course. Il voulait arriver sans retard et sans reproche : c’est la grâce que je vous souhaite. il