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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t407 pas léger jusqu’au quatrième étage, sonna vivement, et se trouva face à face avec deux serviteurs en larmes : le baron était mort subitement pendant la nuit. La pauvre mariée éprouva la douleur foudroyante de Calypso lorsqu’elle apprit le départ d’Ulysse. Elle voulut voir ce qui restait du baron; elle toucha sa main froide, elle s’assit auprès de son lit, accablée, stupide et sans larmes. En voyant ce désespoir, le vieux valet de chambre, qui savait la liste des amours de son maître, se dit que personne ne l’avait aimé comme Mme Benoît. Ce fut Mme Benoît qui pourvut aux funérailles du baron. Elle assura l’avenir de ses vieux domestiques en disant : « Il m’appartient de payer ses dettes : ne suis-je pas sa veuve aux yeux de Dieu? » Elle résolut de porter son deuil. Elle suivit le convoi jusqu au ci¬ metière. Tout le faubourg y était. Lorsqu’elle vit la longue ûle de voitures qui s’avançaient au pas der¬ rière la sienne, elle trouva enfin des larmes, et s’écria au milieu des sanglots : * Que je suis malheureuse ! Tous ces gens-là seraient venus danser chez moi. » Lorsqu’elle rentra à l’hôtel, écrasée sous le poids de la douleur, on lui remit la lettre suivante :

  • Chère maman,

« Voici la sixième lettre que je vous écris sans ob¬ tenir deux lignes de réponse ; mais, pour cette fois, je suis sûre du succès. Je ne vous répéterai pas que nous