402\tla mère de la marquise. à perdre : elle prit des ailes et déploya plus d’acti¬ vité qu’aux approches du mariage de sa fille. Tandis que le baron était retenu dans sa chambre, la fiancée courait de la mairie k l’étude du notaire, et de l’étude à la sacristie. Elle trouvait encore le temps de voir son cher malade et de causer avec le médecin. La cérémonie était fixée au 15 octobre. Le 14, M. de Su¬ bresac, qui allait mieux, se plaignit d’une pesanteur à la tête ; le docteur parla de le saigner ; Mme Benoît le fit taire ; la saignée fut remise au lendemain, le mal de tête se dissipa, et les futurs époux dînèrent ensem¬ ble de bon appétit. Je ne sais si vous vous souvenez du mois d’octobre 1846 : on se serait cru aux plus beaux jours de sep¬ tembre , et le soleil donnait au calendrier un éclatant démenti. Les vendanges surent belles dans toute la France, et même en Lorraine. Tandis que Mme Benoît poursuivait ardemment sa baronnie, sa fille et son gendre jouissaient de l’automne dans la compagnie de leurs amis. M. et Mme Jordy avaient quitté leurs af¬ faires pour venir passer trois semaines à Arìange. Mme Mélierles garda huit jours et leur permit ensuite d’habiter la forge : ni les mères ni les maris ne refu¬ sent rien k une jeune femme enceinte de quatre mois. Une étroite amitié s’était établie eDtre le raffi- neur et le forgeron. Ils chassaient tous les jours en¬ semble , tandis que leurs femmes cousaient une layette
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de prince. Robert appelait la marquise Lucile, et Gas-