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400\tLA MÈRE DE LA MARQUISE, nique, et vint presque tous les jours dîner en bour¬ geoisie. Le repas était commandé pour lui; on lui servait es plats qu’il aimait. 1 mangeait lei tement : Mme Benoît prit exemple sur lui, pour n’avoir pas Tair de l’attendre. Il aimait les vieux vins; elle lui servit la crème de sa cave. Au dessert, elle lui contait ses doléances, et il l’écoutait. Il en vint à la plaindre sérieusement de ses maux imaginaires. Elle pleurait, et, comme les larmes sont contagieuses, il pleurait avec elle. Trois mois après le départ de Lucile, il était de la maison. Il s’était acoquiné à cette vie facile et grasse et à ces plaisirs tranquilles qui ne lui coi taient qu’un peu de compassion. Un soir, c’était vers la fin de septembre, il dit à Mme Benoît : « Je ne suis plus bon à rien, ma pauvre charmante : je ressemble à une vieille tapisserie qui montre par¬ tout la corde, et dont le dessin est aux trois quarts effacé; mais, tel que je suis, je peux encore vous don¬ ner ce que vous avez souhaité toute votre vie : voulez- vous être baronne? Ce n’est pas un mari que je vous propose; ce n’est qu’un nom. A votre âge, e faite comme vous voilà, vous mériteriez mieux; mais j’offre ce que j’ai. Quelque chose me dît que je ne vous en¬ nuierai pas longtemps, et que ma vieillesse sera tôt finie ; je crois même que nous ferons bien de nous h⬠ter, si vous voulez devenir Mme de Subresac. J ai beaucoup de relations dans le faubourg; on m’aime un peu partout : que j’aie seulement le temps de vous ihhhmm