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394\tLA MÈRE DE LA MARQUISE. lettre de sa fille et trouva trois pages d’excuses qui se terminaient par ces mots : « La femme doit suivre

son mari. » -8-\tÉ i

Je ne veux pas médire du cœur humain, mais la veuve, après avoir lu ces deux lettres, ne pensa ni à l’abandon de sa fille, ni à la trahison de son gendre, ni à l’isolement où on la aissait, ni à la rupture de tous les liens qui l’attachaient à sa famille. Elle pensa qu’elle venait d’acheter une invitation, que cette invi¬ tation était au nom d’Outreville, qu’ede ne pouvait servir à Mme Benoît, et qu’on danserait sans elle à l’hôtel de Croix-Maugars. m VI\t. Le marquis d’Outreville, confiant dans son bon droit et sûr de l’amour de Lucile, ne craignait pas d’étre poursuivi par sa beUe-mère. La fuite des deux époux fut une promenade d’amoureux. On voyageait un peu le matin, un peu le soir; on choisissait les gîtes ; on s’arrêtait, comme deux connaisseurs dans un salon de peinture, à tous les frais paysages ; on descendait de voiture, on suivait les sentiers, on en¬ trait, bras dessus, bras dessous, dans les bois ; on se perdait souvent, on se retrouvait toujours. Lucile, aussi marquise qu’une femme peut l’ëtre, et reconnue