390\tLA\tMÈRE\tDE\tLA MARQUISE. — Combien ? — Ahî combien ! Je n’en sais plus rien moi-même. Ma mémoire s’en va. Mais j’ai ici des factures. Voyez : le pâtissier de la rue de Poitiers réclame cinq cents francs pour une demi-douzaine de poulets que j’ai fait monter chez moi et quelques malheureux gâteaux que j'ai grignotés dans sa boutique. Comme vous nous exploitez ! — Je lui dirai deux mots, — Oui, dites-lui qu’il devrait avoir honte, et que je ne veux plus entendre parler de lui. — Soyez tranquille, — Voici maintenant maître Majou qui demande le prix d’une pièce de vin de Bordeaux ordinaire. — C'est une bagatelle : donnez-moi ce papier-là. — Mille francs. — Diantre ! votre ordinaire n’est pas à dédaigner. — Tenez : voici la note d’un bien honnête homme; je suis sûre que vous vous entendriez avec lui. C’est le tapissier qui a remis ces meubles à neuf. Il me de¬ mande mille francs, mais si l’on savait le prendre on obtiendrait quittance pour presque rien, — J’essayerai, madame la comtesse. » Elle prit les quatre factures et les plia soigneusement. « Il est midi, poursuivit-elle : je vais de ce pas mettre ordre à vos affaires. Mais maintenant que vous avez l’esprit plus libre, n’irez-vous pas essayer l’effet de votre éloquence sur le marquis de Croix-Maugars ?
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