LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t389 — Mais c’cst une misère! — Oui, c’est une grande misère ! s’appeler la com¬ tesse de Malésy, être mère de la marquise de Croix- Maugars, tenir le premier rang dans le faubourg, avoir l’entrée de tous les salons pour soi et ses amis, et ne pouvoir payer une somme de quinze cents francs! Je vous fais de la peine, n’est-ce pas? Adieu, mon enfant, adieu. Mon chagrin redouble à vous voir pleurer; laissez-moi seule avec mes ennuis! — Voulez-vous permettre que je passe au - Saint-Louis? Je me charge d’arranger l’affaire. — Je vous le défends!... ou plutôt, si : allez-y. Ces gens-là sont vos successeurs : vous vous entendrez avec eux mieux que moi. D’ailleurs ils sont de votre caste; les marchands ne se mangent pas entre eux. Vous êtes heureux, vous autres : on vous donne pour cent écus ce qui nous en coûte mille. Allez au Saint-Lmis.Je parie, friponne, que vous achèterez la créance sans bourse délier ; et c’est à vous que je de¬ vrai quinze cents francs ! — C’est dit, madame la comtesse ; et comme un service en vaut un autre.... — Oui; je vous rendrai tous les services qui sont en mon pouvoir. Mais décidément j’aime mieux que vous ne fassiez pas ma paix avec ces boutiquiers. Qu’est-ce que j’y gagnerais ? On saurait bientôt, qu’ils sont payés, et j’aurais affaire à tous les autres. Ma pauvre belle, je dois à Dieu et au diable.
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