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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t363

permettez, petite? nous sommes gens de revue. Ah! ma chère, votre père était un grand homme! » Mme Bénoît disait tout bas en remontant dans sa m | voiture : « Raille, raille, impertinente vieille! tu as . . ( . | des dettes, j’ai de l’argent : je te tiens! Dût-il m’en coûter cinq cents louis, je prétends que tu me con- í ■ ï duises par la main jusqu’au milieu du salon de ta fille ! » C’est dans ces sentiments qu’elle se sépara de son amie. Lucile était depuis longtemps dans les bras de la sienne. Elle partit de l’hôtel à huit heures et descendit une heure après devant la plus belle grille de la rue des Tilleuls. La matinée était magnifique; la maison et le jardin baignaient dans la lumière du soleil. Le jardin tout en fleurs ressemblait û un bouquet im¬ mense ; une pelouse émaillée de rosiers du roi s’enca- | drait dans un cercle de fleurs jaunes, comme un jaspe sanguin dans une monture d’or. Un grand acacia laissait pleuvoir ses fleurs sur les arbustes d’alentour et livrait au vent du matin ses odeurs enivrantes. Les merles noirs au bec doré volaient en chantant d’arbre en arbre ; les roitelets sautillaient dans les branches de l'aubépine, et les pinsons effrontés se poursuivaient dans les allées. ; .a maison, construite en briques rou¬ ges rehaussées de mastic blanc, semblait sourire à ce luxe heureux qui s’épanouissait autour d’elle. Tout ce qui grimpe et tout ce qui fleurit fleurissait et grim¬ pait le long de ses murs. La glycine aux grappes vio-