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i LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t359 reconnaîtras sans que j'écrive mon nom sur mon cha¬ peau. Toi aussi, tu dois être bien changée. Nous étions si enfants, toi, il y a quinze jours, moi, il y a trois semaines! Viens demain, si tu es à Paris; quand tu pourras, si tu es à Arlange. J’aime à croire que nous ne serons pas les marquises, et que nous nous verrons tant que nous pourrons, sans jamais compter les visites. Il me tarde de te montrer ma maison : c’est le plus charmant nid de bourgeois qui se soit jamais IjjUì sur la terre! Libre à toi de m’humilier ensuite par le spectacle de ton palais; mais il faut que je te voie. Je le veux. C’est un mot auquel personne no désobéit à Passy, rue des Tilleuls, ne 16. A bientôt. Je t’embrasse sans savoir où tu es, à l'aveuglette. « Ta Céline. » il- « Chère Céline! j’irai demain passer la journée avec elle. Vous n’avez pas besoin de moi, maman? »\tp — Non , je sors de mon côté pour voir une de mes amies. — Qui donc, maman ? — Tu ne la connais pas : la comtesse de Malésy. » Il y avait douze ou treize ans que Mme Benoît n'avait vu cette vénérable amie, en qui elle met¬ tait sa dernière espérance. Elle la trouva peu changée. J La comtesse était devenue sourde , à force d’entendre les criailleries de ses créanciers ; mais c’était une surdité complaisante, voire un peu malicieuse, qui