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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t347 me manquait autrefois pour me mêler à la société du faubourg? Des «armoiries et un nom : 'avais tout le reste. Aujourd’hui, il ne nous manque plus rion : nous avons un bel écusson sur nos voitures, nous sommes marquise d’Outreville, et nous devons entrer partout. Mais par où commencer? Voilà la question. Lucile ne peut pas aller de but en blanc, dire à des gens qui ne la connaissent pas : Ouvrez-moi votre porte ; je suis la marquise d’Outreville ! Mais , j’y songe î j’irai voir mes débiteurs, mes bons, mes ex¬ cellents débiteurs ! Ils me recevront sur un autre pied que la dernière fois : on traite cavalièrement la fille d’un fournisseur, mais on a des égards pour la mère d’une marquise. » Sa première visite fut pour le baron de Subresac. Elle ne conduisit Lucile ni chez lui, ni chez ses autres débiteurs. A quoi bon apprendre à cette enfant com¬ bien il en coûte pour ouvrir une porte? « Ah î cher baron, dit-elle en entrant, à quel mau¬ dit fou avons-nous donné ma fille î » Le baron ne s’attendait pas à un pareil exorde. « Madame, reprit-il un pou trop vivement, le fou qui vous a fait l’honneur de devenir votre gendre est le plus noble cœur que j’aie jamais connu. — Hélas! mon Dieu! si vous saviez ce qu’il a fait! Marié depuis huit jours, il a déjà .abandonné sa femme! » Elle exposa, sans déguiser rien, tous les événements que le baron ignorait, et que vous savez.