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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t333 "V apprenais que le désir de m’entendre annoncer dans « les salons de la rue Saint-Dominique m’a fait épouser un marquis de contrebande qui me battait? Si /ajou¬ tais enfin que je ne vous ai choisi ni pour votre figure ni pour vos talents, mais pour votre nom, qui est une clef à ouvrir toutes les portes? Ah çà, croyez-vous, mon cher marquis, que je vous dorme cent mille livres de rente pour que vous perdiez votre temps à travailler ? — Pardon, madame. D’abord, au prix où sont les noms sans tache, j’ai la vanité de croire que le mien ne serait pas cher à deux millions. Mais ce n’est pas le cas, puisque vous ne m’avez rien donné. La forge et la forêt sont l’héritage do Lucile ; la rente que nous devons vous servir représente les intérêts de toutes les sommes que vous avez apportées dans i'entreprise, et des deux cent mille francs que vous a coûté l’hôtel de la rue Saint-Domìnique. Ainsi je tiens tout de Lucile, et, avec elle, je ne suis pas en peine de m’acquitter. — Mais c’est de moi que vous tenez Lucile ; c’est de moi qu’elle vous tient, s’écria la pauvre femme, et vous êtes des ingrats si vous me refusez le bonheur de ma vie ! — Vous avez raison, madame : demandez-moi tout au monde, hormis une seule chose ; et je n’ai rien i vous refuser. Mais ’ai juré de ne plus remettre les pieds au faubourg.