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— Sa mère sera des nôtres aussi : une fille ne va pas sans sa mère.

— Le marquis arrive incessamment ; c’est un appoint considérable pour l’aristocratie du canton.

— On le dit fabuleusement riche.

— Ils feront une bonne maison.

— Ils donneront des fêtes.

— Nous serons de noce. »

Le lendemain, le salon de Mme Benoît fut envahi par une horde d’amis intimes qu’elle n’avait pas vus depuis douze ans.

Le marquis arriva le 12 mai pour l’heure du dîner. Après avoir cherché et trouvé un millier de francs, qui ne lui coûtèrent pas plus de soixante louis, il avait fait ses malles, embrassé le baron, et pris modestement la voiture de Nancy. À Nancy, il s’embarqua dans la diligence de Dieuze ; à Dieuze, il se procura un cabriolet et un cheval de poste qui le conduisirent à Arlange. C’est l’affaire d’une heure quand les chemins sont beaux. En approchant du village, il se sentit au côté gauche quelque chose qui ressemblait fort à une palpitation. Je dois dire, à la honte du savant et à la louange de l’homme, qu’il ne pensait pas à la forge, mais à Lucile.

Une illustre Anglaise que le cant’ne gênait pas beaucoup, lady Montague s’étonnait que l’Apollon du Belvédère et je ne sais quelle Vénus antique pussent rester en présence dans le même musée sans tomber