sait-il, qu’on ne se marie pas souvent : on ne travaillerait guère. » À cinq heures, il se mit à sa toilette, qui fut longue : il s’attendait à dîner avec sa future. Six heures et demie sonnaient lorsqu’il entra chez le baron. Il espérait savoir de son vieil ami comment Mme Benoît avait pris la fantaisie de le choisir pour gendre ; mais le baron fut mystérieux comme un oracle. Il respectait trop son orgueil pour lui conter la vérité. En arrivant au petit hôtel de la rue Saint-Dominique, ils aperçurent deux ouvriers juchés sur une double échelle et occupés à mesurer quelque chose au-dessus de la porte cochère.
« Devinez, dit le baron, ce que ces braves gens. font là-haut ! Ils prennent la mesure d’une plaque de marbre sur laquelle on écrira : Hôtel d’Outreville.
— Bonne plaisanterie ! répondit Gaston en franchissant le seuil de la porte.
— Vous ne me croyez pas ? Revenez un peu par ici. Holà ! monsieur Renaudot ; n’est-ce pas vous que je vois ?
— Oui, monsieur le baron, dit le marbrier, qui descendit aussitôt.
— Dans combien de temps pensez-vous pouvoir poser la plaque ?
— Mais pas avant un mois, monsieur le baron, à cause des armes qu’il faut sculpter au-dessus.
— Comment ! vous n’avez demandé que quinze jours au marquis de Croix-Maugars !