Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pendule arrêtée, les deux vases de fleurs artificielles sous leurs globes, les portraits encadrés de Lafayette et du général Foy, les rideaux rouges à liteaux jaunes, tout disparaissait devant ce monceau de labeurs et d’espérances.

« Mon enfant, dit le baron au marquis, il y a huit grands jours que je ne vous ai vu : où en sont vos affaires ?

— Bonne nouvelle, monsieur le baron : j’ai une place. J’avais fait mettre, il y a quelques jours, une note dans les journaux. Un de mes anciens camarades d’école qui dirige les mines de Poullaouen, dans le Finistère, a deviné mon nom sous les initiales ; il a parlé de moi aux administrateurs, et l’on m’offre une place de 3 000 francs, à prendre au 1er mai. Il était temps ! J’entamais mon dernier billet de cents francs. Je partirai dans cinq jours pour la Bretagne. Poullaouen est un triste pays où il pleut dix mois de l’année, et vous savez combien j’aime le soleil. Mais je pourrai continuer mes études, pratiquer quelques-unes de mes théories, faire mes expériences sur une grande échelle : c’est tout un avenir !

— Voyez comme je tombe mal ! Je venais vous proposer autre chose.

— Dites toujours : je n’ai pas encore répondu.

— Voulez-vous vous marier ? »

Le marquis fit une moue parfaitement sincère.

« Vous êtes bien bon de vous occuper de moi, dit-il