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— Jamais, charmante, depuis qu’il y a des maisons pour cela. »

Le baron l’appelait paternellement charmante.

« Mais, reprit-elle sans perdre courage, s’il s’agissait de rendre service à deux de vos amis ?

— Si vous étiez un des deux, madame, je ferais tout ce que vous me commanderiez.

— Vous êtes au cœur de la question. Je connais une enfant de seize ans, jolie, bien élevée, qui n’a jamais été en pension, un ange ! Mais, au fait, je ne vois pas pourquoi je vous ferais des secrets : c’est ma fille. Elle a pour dot, premièrement l’hôtel que voici : je n’en parle que pour mémoire ; plus, une forêt de 400 hectares ; plus, une forge qui marche toute seule et qui rapporte cinquante mille francs dans les plus mauvaises années. Là-dessus, elle devra me servir une rente de cent cinquante mille francs, qui, jointe à quelques petites choses que j’ai, me suffira pour vivre. Nous disons donc : un hôtel, une forêt et cent mille francs de rente.

— C’est fort joli.

— Attendez ! Pour des raisons très-délicates et qu’il ne m’est pas permis de divulguer, il faut que ma fille épouse un marquis. On ne demande pas d’argent ; on sera très-coulant sur l’âge, l’esprit, la figure et tous les avantages extérieurs ; ce qu’on veut, c’est un marquis avéré, de bonne souche, bien apparenté, connu de tout le faubourg, et qui puisse se présenter fière-