de Kerpry. Si vous êtes notre parent, comme je le désire, je ne doute pas que vous n’ayez aussi entre les mains quelques papiers de famille.
— À quoi bon ? les paperasses ne prouvent rien, et tout le monde sait que je suis marquis de Kerpry.
— Vous avez raison, monsieur, il ne faut pas beaucoup de parchemins pour établir une preuve solide ; il suffit d’un acte de naissance, avec…
— Monsieur, mon acte de naissance porte le nom de Benoît. Il est daté de 1794. Comprenez-vous ?
— Parfaitement, monsieur, et, en dépit de ce malencontreux acte de naissance, je conserve l’espoir d’être votre parent. Êtes-vous né à Kerpry ou dans les environs ?
— Kerpry ?… Kerpry ? Où prenez-vous Kerpry ?
— Mais où il a toujours été : à trois lieues de Dijon, sur la route de Paris.
— Eh ! monsieur, que m’importe à moi ? puisque Robespierre a vendu les biens de la famille…
— On vous a mal informé, monsieur. Il est vrai que la terre et le château ont été mis en vente comme biens d’émigrés, mais ils n’ont pas trouvé d’acheteur, et S. M. le roi Louis XVIII a daigné les rendre à mon père. »
Le capitaine était insensiblement sorti de sa torpeur ; ce dernier trait acheva de le réveiller. Il marcha, les poings serrés, vers son frêle adversaire, et lui cria dans le visage :