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LA MÈRE DE LA MARQUISE.


I


Ceci est une vieille histoire, qui datera tantôt de dix ans.

Le 15 avril 1846, on lisait dans tous les grands journaux de Paris l’annonce suivante :

« Un jeune homme de bonne famille, ancien élève d’une école du gouvernement, ayant étudié dix ans les mines, la fonte, la forge, la comptabilité et l’exploitation des coupes de bois, désirerait trouver dans sa spécialité un emploi honorable. Écrire à Paris, poste restante, à M. L. M. D. O. »

La propriétaire des belles forges d’Arlange, Mme Benoît, était alors à Paris, dans son petit hôtel de la rue Saint-Dominique ; mais elle ne lisait jamais les journaux. Pourquoi les aurait-elle lus ? Elle ne cherchait pas un employé pour sa forge, mais un mari pour sa fille.

Mme Benoît, dont l’humeur et la figure ont bien changé depuis dix ans, était en ce temps-là une per-