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274\tGORGEON, amies de la jeune femme lui conseillèrent unanime-s ment d’accepter les offres du prince. Les unes se ré¬ jouissaient de la voir partir , les autres se faisaient une fête de la savoir compromise. On lui représenta les torts impardonnables de son mari, les douceurs de la vengeance, la singularité d’un rôle si nouveau, et les profits qu’elle en allait tirer. Elle écouta d’une oreille distraite, et comme songeant à autre chose. Explique qui voudra les bizarreries du cœur féminin ! Que penseriez-vous si je vous disais qu’elle accepta ces propositions absurdes et qu’elle consentit à ce malheureux voyage parce qu’elle mourait d’envie de revoir son mari? Ce qui prouve qu’elle était désintéressée, c’est qu’elle refusa les trois cent mille francs du prince Vasilikof, 11 fallut des prières pour lui faire accepter les toilettes éclatantes qui étaient, pour ainsi dire, les costumes de son rôle. Elle partit le 1er décembre, en poste, avec sa cousine Marie. Elle arriva le 15, dans un traîneau magnifique aux armes du prince. Toute la ville s’en émut : Vasilikof était arrivé de¬ puis deux jours, et personne n’ignorait la grande nouvelle, ni les Russes, ni les Français, ni Gor¬ geon. Pauline se repentait déjà de son équipée. L’em¬ pressement de la curiosité publique lui donna à ré¬ fléchir. Tous les hommes qu’elle apercevait dans la rue ou sur la Perspective lui rappelaient la tournure