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GORGEON 273 serait cruelle. Elle songea aux conséquences terri bles qui pouvaient s’ensuivre. « Vous êtes fou, dit-elle au prince ; n’avez-vous pas vingt autres moyens de punir mon mari ? Vous serait-il bien difficile de l’envoyer pour deux ou trois mois en Sibérie ? — Fort difficile. On a dans votre pays des préju¬ gés sur la Sibérie. D’ailleurs, malgré mon titre et ma fortune, je ne suis pas un personnage, parce que je n’ai jamais servi.\t' — J’entends. » Elle réfléchit quelques minutes, puis elle reprit : « Eu deux mots, voici le marché que vous me proposez : une fortune contre ma répu¬ tation ? — Pas même ; je n’ai aucun intérêt à vous perdre d’honneur. Vous aurez le droit de publier en tout temps les conditions de notre marché. De mon côté, je m’engage à vous justifier de mon mieux; je ne tiens qu’au coup de théâtre. Une fois l’effet produit, vous rentrerez dans votre réputation. Vous voyez ■ donc qu’il ne s’agit pour vous que d’un rôle à jouer. Je vous engage pour huit représentations, à un prix que nul directeur n’offrit jamais à une actrice, et je vous laisse la liberté de dire à tout le monde : « C’est une comédie. »•\t■ Les débats se prolongèrent jusqu’au retour de Marie. Pauline demanda du temps pour délibérer, et l’affaire fut remise à huitaine. Dans l’intervalle, les