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h ir ■* 266\tGORGEON. elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Elle tint sa porte fermée à tout le monde, renvoya avec horreur le bracelet du marquis, et repoussa toutes les consola¬ tions des hommes. Elle détestait sa coquetterie et disait, en tirant ses beaux cheveux : « J’ai tué mon pauvre Gorgeon ! » Vers la fin de septembre, un bruit se répandit que Gorgeon n’était pas mort, et qu’il faisait les délices de la Russie, « Le drôle serait-il vivant ? pensa l’inconsolable Pauline. S’il est vrai qu’il se porte bien et qu’il m’ait fait pleurer sans raison, il me payera mes larmes. » Et elle essaya de rire ; mais la douleur fut plus forte, et tout finit par un redoublement de pleurs. Huit jours après, un ami anonyme, qui n’était autre que M. de Gaudry, lui fit parvenir l’article suivant, découpé dans le Journal de Saint-Péters¬ bourg : « Le 6 (18) septembre, en présence de la cour et de¬ vant une brillante assemblée, le rival de Sainville et d’Alcide Tousez, le célèbre Gorgeon, a débuté au théâtre Michel, dans la Sœur, de Jocrisse. Son succès a été complet, et le jeune transfuge du Palais-Royal s’est vu comblé d’applaudissements, de bouquets , d’oranges et de cadeaux de toute sorte. Encore une ſ ou deux acquisitions pareilles, et notre théâtre, déjà si riche, n’aura pas d’égal en Europe, Gorgeon m «