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fi I ■■ LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE* 21 — Non, je place mon argent à cent pour cinq. » Mathieu ne prit pas la peine de de discuter contre son frère. Au demeurant, les fonds placés ne devaient être disponibles qu’au mois de juin; il n’y avait pas péril en la demeure. Les héritiers de l’oncle Yvon ne changèrent rien à leur genre de vie : ils n’étaient pas plus riches qu’au¬ trefois. Les bateaux et les filets faisaient marcher la maison d’Auray. M* Aubryet donnait deux cents francs par mois, ainsi que par le passé ; les répétitions de Sainte-Barbe et les visites à la rue Tra ver sine allaient leur train. La vérité m’oblige à dire que Léonce était moins assidu aux cours de l’école de droit qu’aux le¬ çons de Cellarius, et qu’on le voyait plus souvent chez Lozès que chez M. Ducauroy. Le Petit-Gris, toujours ambitieux, et, je le crains, un peu intrigant, obtint la nomination de sa femme, et intronisa un deuxième balai dans son appartement. Ce fut le seul événement de l’hiver. Au mois de mai, Mme Debay écrivit à ses fils qu’elle était fort en peine. Son mari avait beaucoup à faire et ne pouvait suffire à tout. Un homme de plus dans la maison n’eût pas été de trop. Mathieu craignit que son père ne se fatiguât outre mesure ; il le savait dur à la peine et courageux malgré son âge ; mais on n’est plus jeune à soixante ans, même en Bretagne. « Si je m’écoutais, me dit-il un jour, j’irais passer six mois là-bas. Mon père se tue.