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256 G0RGE0N. dans tous les quartiers. Malheureusement, j'ai plus . qu'il ne me faut : c’est ce maudit superflu qui me ruine. J’ai besoin de cinq cents francs par mois, tout le reste est de trop. Donnez-moi de vieux parents à nourrir, des sœurs à doter, des frères à mettre au collège! je suffirai à tout, et je trouverai encore le moyen de payer mes dettes. Mais je suis seul de ma race et e n'ai point de charges de famille. Si je me mariais! * II se maria, par économie, à la fille la plus co¬ quette de son théâtre et de Paris. Je suis sûr que vous ne l’avez pas oubliée, cette petite Pauline Rivière , dont l’esprit et la beauté ont servi de parachute à sept ou huit vaudevilles. Elle parlait un peu trop vite, mais c’était plaisir de l'en¬ tendre bredouiller. Ses petits yeux, car ils étaient bien petits, semblaient par moments se répandre sur toute sa figure. Elle n’ouvrait jamais la bouche sans montrer deux rangées de dents aiguës comme celles d’un jeune loup. Ses épaules étaient celles d'un gros enfant de quatre ans, roses et potelées. Ses cheveux noirs étaient si longs qu’on lui fit un rôle I de Suissesse tout exprès pour les montrer. Quant à ses mains, c’était un objet de curiosité, et Jouvin in¬ venta un numéro pour elles, le cinq et demi. A dix-sept ans, sans autre fortune que sa beauté, et sans autres ancêtres que le chef de claque du thé⬠tre, ce joli baby avait failli se métamorphoser en