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242 LE BUSTE. le corps effacé, la poitrine abritée par son bras droit, la tête à demi cachée derrière son pistolet, eut le temps de perdre patience. « Tirez! cria-t-il. — Tirez donc, monsieur ! » répétèrent machina¬ lement les quatre témoins. Tous les malheurs pos¬ sibles leur semblaient préférables à l’angoisse qui les étouffait. Le capitaine, sans abaisser sa main, répondit d’une voix chevrotante : « Monsieur, votre vie est à moi ; mais il me répugne de la prendre. Vous allez me demander pardon. — Non, monsieur. Tirez ! — Si je tirais, maintenant, je serais un assassin. Demandez-moi pardon ! — Si vous ne tirez pas, vous êtes un lâche ! — Monsieur ! — Vous me manquerez , monsieur ; votre main tremble ! — Ne me poussez pas à bout. » Daniel ne songeait ni k la mort, ni à son art, ni à sa mère : il bouillait de sentir sa vie aux mains d’un autre. « Tirez donc ! » cria-t-il encore. M. Lerambert fît un pas vers les deux adversaires en disant : « Cela n’est pas tolérable ! —» Attendez ! répondit l’artiste ; je vais lui envoyer du courage. »\t. Y* .= ■/s 1 ; H ■ J- ; m A í Mk il ■ : h