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234 LE BUSTE. — Pourquoi pas ? répliqua naïvement le peintre. S’ils sont bons, tant mieux pour le plus adroit ; s’ils sont mauvais, on ne se fera pas de mal. — Ils sont bons. — Quant aux épées, n’én soyez pas en peine. M. Fert en a plusieurs paires dans son atelier. » Pendant cet entretien, Daniel descendait de voiture à l’entrée de l’enclos des Ternes. Il y venait réguliè¬ rement le jeudi et le dimanche, après dîner, faire la partie de dominos de sa vieille mère, et s’informer si elle ne manquait de rien. <r Je ne manque que de toi, » répondait invariable¬ ment la bonne femme. Ce soir-ìà,' elle ne l’attendait pas, puisqu’elle l’a¬ vait vu la veille. Elle s’était couchée à neuf heures, et elle dormait son premier somme, le seul bon chez les personnes de son âge. Daniel fit taire la sonnette du petit jardin, entra sans bruit dans son atelier, dé¬ tacha une paire d’épées, essuya la poussière, fit ployer les lames et s’assura que les poignées étaient bien en main. Il enveloppa les deux armes dans une serge verte, et les porta discrètement au ardtn. a Voilà, pensa-t-il, deux bonnes lancettes pour faire une sai¬ gnée à M. de Marsal. Ma pauvre mère sera un peu v effrayée quand je reviendrai demain lui conter mon aventure. Bah! »\t• Il allait s’éloigner ; mais je ne sais quelle force le retint. Il chercha dans sa poche la double clef de la ■

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