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LE BUSTE.\t229 stupéfaction. Daniel regarda le capitaine comme un médecin de Bicêtre regarde un fou. « Est-ce à moi que vous parlez, monsieur? — A vous-même. — C’est moi qui suis un fourbe et un intrigant ?... — Et un impudent, si les autres mots ne suffisent pas pour que le portrait vous paraisse ressemblant. » Daniel se demanda un instant s’il jetterait le capi¬ taine dans la pièce d’eau; mais il se ravisa : il tira ses gants de sa poche et les lui lança au visage. V a Jamais on n’a vu d’affaire plus mal conduite que le duel de M. Fert et de M. de Marsal. Le capitaine n’avait pas touché une épée en sa vio, et ses pistolets, char¬ gés en 1840, étaient encore tout neufs, comme vous savez. Daniel, exercé à toutes les armes, n’avait usé de scs talents que pour expulser un porteur d’eau par la fenêtre. Personne n’était assez ennemi de soi-même pour lui chercher querelle. Le grand avantage de ceux qui savent se battre, c’est qu’ils ne se battent presque jamais. En revanche, les maladroits viennent souvent leur demander assistance et les choisir pour témoins de leurs faits d’armes. Mais Daniel vivait loin du monde, et il avait peu d amis, tous artistes, confinés dans leur atelier, pacifiques par goût et par état. , _Ull 'TOAT-L&J ■■ '\t'+\t,\t-L. ■' ‘if"» -\t-